Albéric d’Orléans est un descendant direct de Charles Etienne Gudin. La petite-fille
du général, Louise, a épousé Albéric d’Orléans de Rère, dont le siège familial était
le château de Rère, en Sologne, au sud de la ville d’Orléans. Ainsi, Alberic
représentait la vingt-deuxième génération de propriétaires du château. Cependant,
en 2019, la famille a été forcée de quitter le château à cause des coûts d’entretien
désormais trop élevés de l’édifice.
Albéric d’Orléans a été très surpris d’apprendre la découverte des restes de son
ancêtre, croyant que la tombe était perdue dans les bombardements de Smolensk, en 1941.
Considérant son aïeul comme l’un des plus importants généraux de l’empereur français,
Albéric estime qu'il est tout à fait légitime que les restes de Gudin soient rapatriés
en France et enterrés aux Invalides à côté de la tombe de Napoléon.
Albéric espère également que la découverte des restes du général permettra à la
Russie et à la France d’avoir des relations plus constructives et plus conviviales.
La famille d`Orléans
Les racines de la famille d’Orléans remontent au Moyen-Age.
Un certain Foulcher d’Orléans, chevalier d’Orléans, a participé à la première Croisade
à la fin du XIe siècle. Il est présenté dans les salles des Croisades du château de
Versailles.
Le château de Rère est devenu propriété de la famille au XIVe siècle, lorsqu'un chevalier
d'Orléans a épousé une dame de Rère.
En 1745, un descendant de la famille, alors âgé de seize ans, a participé à la bataille
de Fontenoy, victoire décisive de la France lors de la guerre de Succession d’Autriche.
La Révolution française a déchiré les familles de la noblesse : certains officiers
aristocrates, comme Charles Etienne Gudin de la Sablonnière, ont défendu le nouvel
ordre tandis que beaucoup d'autres ont fui la France et ont pris les armes contre
le nouveau gouvernement qui envoyait les leurs à la guillotine.
La famille a gardé sa maison pendant ces années turbulentes. Le seigneur du manoir,
Jacques Marie d'Orléans de Rère, était considéré comme une menace], mais à sa mort
en 1792, sa veuve, Marie Paule, a refusé de quitter le château.
Ses deux jeunes fils, alors en danger, ont été cachés par un boulanger local.
Dans ma famille, c'est Napoléon qui a guéri toutes les blessures de la Révolution.
A la fin de l'empire, tout le monde était bonapartiste.
«Dans ma famille, c'est Napoléon qui a guéri toutes les blessures de la Révolution»,
explique Albéric d’Orléans. «A la fin de l'empire, tout le monde était bonapartiste.»
En 1861 Jacques Marie Albéric d’Orléans se marie avec Louise Gudin.
Il se trouve que Louise était aussi la petite-fille d'un autre chef militaire de la
campagne de Russie : le maréchal Edouard Mortier, duc de Trévise, qui avait été nommé
gouverneur du Kremlin de Moscou par Napoléon. Il est plus tard retourné en Russie en
tant qu’ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg en 1830-1831.
Arbre généalogique de la famille Gudin-Orleans
married
Charles Etienne César Gudin de la Sablonnière
1768 -1812
Marie Jeannette Caroline Christine de Creutzer
1778 -1866
married 1836
Charles Gabriel César Gudin de la Sablonnière
1798 -1874
Eve Sophie Stéphanie Mortier de Trévise
1814 -1890
married 1681
Charles Gabriel César Gudin de la Sablonnière
1837-1872
Jacques Marie Jean Joseph Albéric d’Orléans
1822 -1892
married
Jacques d’Orléans
1863 -1945
Mathilde d’Aymar de Chateaurenard
1864 -1953
married 1934
Frédéric Jacques Albéric d’Orléans
1895 -1985
Marie de Forbin de Issarts
1907-1974
married 1971
Jacques d’Orléans
1935
Brigitte Van der Stallen Waillet
1939
married
Albéric Romée Marie d’Orléans
1972
Maria
Le château de Rère
Le château de Rère est situé dans le village de Theillay, Loir-et-Cher. Jusqu’à
sa vente en 2019, c’était la plus ancienne propriété familiale de Sologne.
Un château mediéval existait là depuis le 14 ème siècle, et avait probablement
été construit bien plus tôt, d’après son récent propriétaire, Albéric d’Orléans.
Toutefois, aucun document historique ne le prouve.
Au 17 ème siècle, l’ancien bâtiment a été détruit et un nouveau construit en
style Louis XIII. Les douves, le pont-levis et l’enceinte ont cependant été préservés
jusqu’à leur démolition sous Napoléon III, au 19 ème siècle.
En 1940, lors de la débâcle française face à l’offensive allemande, l’un des
derniers postes de commandement de l’armée française aurait fait halte au château
de Rère, selon Albéric d’Orléans. Un cessez-le-feu y aurait été signé autour du 16
juin, au moment même où le gouvernement français entamait des pourparlers de paix.
Parmi les militaires présents, il y aurait eu un jeune lieutenant, Georges Pompidou,
futur Président de la République.